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Je suis une maladie à taille humaine
20 février 2014

Parler à mon père

pere-et-fille

 

Mon père : ce héros.

Mon père a été la personne la plus à l'écoute et la plus compréhensive de mon enfance. Une enfance un peu complexe, mais heureuse. Je me suis toujours sentie en décalage, à l'écart des jeunes de mon age. J'ai donc préféré la présence d'adultes. Avec beaucoup de discussions, d'échanges. Et tellement moins d'ennuis. J'apprenais. J'avais juste envie d'en savoir plus. Le monde était tellement grand. Avec tellement de choses inconnues. Et donc beaucoup de choses à connaître. Je voulais être grande peut être, parce que on pense, à cet age, que "être adulte c'est trop cool" et que l'on pourra faire tout ce que l'on veut. 
A l'école, tout se passait bien niveau résultat. Sauf peut être un petit bémol. J'ai su lire très tôt. Mais personne ne s'en ai rendu compte. Je prennais des livres d'enfant dans ma chambre, et je les lisais, relisais. J'étais en soif de savoir. Mais je n'ai jamais réussit à lire à l'oral. Que ça soit en CP comme aujourd'hui, à 22ans! Je parrais étrange aux yeux des autres. J'ai subit des moqueries, ça oui. Pourtant j'ai toujours eu une compréhension parfaite. Je comprennais. Personne n'a jamais cherché à savoir pourquoi il y avait ce decalage, entre ce que je faisais parraître à l'oral, et ce que je donnais réellement à l'écrit. Je me rappelle même que ma mère m'enregistrait petite, pour me faire prendre conscience que je devais mieux lire. Elle l'a d'ailleurs refait lorsque j'ai passé les épreuves anticipées de français il y a quelques années. Je m'entendais, et je me faisais peur. Parce que je renvoyais une image de moi qui était différente de la réalité. Je sais lire! Mais je pense que c'est par timidité que je me suis tu. Ou peut être par refus. Je n'ai jamais mis de mots dessus.

Mon père a toujours un peu pensé comme moi, je fonctionnais un peu comme lui. Il était, comme chaque parent pour son enfant, un modèle. Avec ma soif d'apprendre, les autres ont eu peur. Mon père a été là. Il m'aidait, très jeune, à développer mon imagination. Les histoires écrites dans les livres, m'ennuyaient. Ou du moins me lassaient. C'était toujours sur le même modèle. Alors tous les soirs, mon père était au pied de mon lit, prêt, à m'inventer une histoire. Ca ne durait pas des heures, mais je me rappelle qu'il me disait "la suite demain". Je m'endormais donc rapidement, en attendant avec impatience le lendemain. J'ai toujours aimé inventer, créer, rêver. Mais j'avais une pensée assez folle. Tout défilait trop vite. Mon stylo ne suivait donc pas mon imagination. Et ça me frustrait. Je me sentais nulle. Je me rappelle des moqueries des gens de mon âge. Je posais trop de questions, je ne partageais pas les mêmes centres d'interet. Mais surtout (et ce que je n'oublierais jamais), cette remarque du fait qu'en 6ème, je parlais en "langage soutenu". Je n'ai jamais compris cette remarque. Mais comme je n'avais pas confiance en moi, je me suis identifiée aux autres. Et j'ai changé de façon de parler. C'était un choix entre deux souffrances : renoncer à une partie de moi-même et s'adapter à tout prix ou être exclue, rejettée. Cette décision était déjà toute tracée. Innocence.
Avec mon père, je partageais aussi la passion des mathématiques. J'adorais compter. Grâce à des amis plus agés ainsi qu'à mon père, j'avais deux ans d'avance sur le niveau de maths que l'on m'apprenait. Là encore, grosse frustation. Le décalage était bel et bien présent. Ca a duré jusqu'à la fin du collège. Au lycée, dépassée, je me suis laissée porter. Je n'arrivais plus à prendre de l'avance. Je me sentais perdre pied face au système scolaire. Et puis des milliers d'informations arrivaient en même temps. Le bac scientifique n'est pas dur, il faut juste suivre et comme on dit, apprendre au fur et à mesure. Moi qui ai toujours trouvé le système scolaire trop lent, je me suis retrouvée perdue. J'avais pourtant envie d'apprendre, mais mes problèmes psychologiques m'en empechaient. En temps qu'anorexique, j'avais soif de savoir oui. Mais la fatigue, le manque de concentration à cause du manque de nourriture est arrivé très vite. Je n'avais pas non plus la force de faire 4h de sport par jour. Trop de combats en même temps. Je me suis effrondrée.
Lorsque j'ai craqué et que j'ai pour la première fois consultée un psychiatre (après une psychologue qui me suivait déjà depuis quelques temps), mon père était en dépression. Je ne l'ai pas remarqué. Mais j'ai beaucoup culpabilisé. Pas dans le sens où je me rendais coupable de son état. Mais plutôt parce que cette maladie, c'était comme si on me volait une partie de moi. C'était MA maladie. Je ne sais pas si c'était inconscient, mais dès le diagnostique de l'état de mon père, j'ai chuté. Encore plus bas. J'ai commencé à prévoir des plans pour mourir. A me mutiler. A m'auto-détruire. Et puis l'histoire s'est fini mal. A l'hôpital

J'aimerais, parfois, être différente. Ce décalage me brise encore aujourd'hui. Pourtant je suis comme tout le monde, non? Toutes ces attaques répétées me font souffrir. Je ne sais pas comment m'en sortir. Ni comment comprendre ça. C'est fatiguant de se battre pour un mal qui n'existe pas. Ou du moins qui n'est pas perceptible.

C'est invivable. Je suis invivable. Pour moi-même en tout cas.

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Commentaires
H
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, Frère Elyôn est bien le premier et le dernier des Prophètes, ou Elie réincarné, en ces temps de la fin et j'en suis personnellement convaincu ! Car nul homme au monde ne peut apporter autant de Révélations surprenantes, mais toujours en corrélation avec les Saintes Écritures, si Frère Elyôn n'était pas L'Envoyé de la Sainte Trinité ! D'autant plus qu'Elie est annoncé, mais aussi Enock, par la venue des "deux Témoins" dans l'Apocalypse de Saint Jean. Prophétie également révélée par La Sainte Vierge Marie à Mélanie de la Salette. Aujourd'hui, c'est Elie seul qui se présente à nous et c'est une grande grâce pour nous autres Français, mais aussi pour les Européens : Dieu soit loué ! L'autre Témoin, d'après Frère Elyôn interviendra plus tard, lorsqu'il sera prêt. Frère Elyôn le connait, mais lui ignore encore sa Mission. Alors n'hésitons pas à aller sur le Site Sacré, voulu par Dieu, afin que nous recevions une grande Lumière, nous qui sommes dans les ténèbres depuis trop longtemps ! Nous qui croyons détenir une forme de vérité, et bien nous en sommes très loin de la pensée du Père éternel ! Voilà pourquoi, et pendant qu'il en est encore temps, parce que sous peu il sera trop tard, je vous invite cordialement à visiter le Site Sacré...<br /> <br /> <br /> <br /> QUI FAIT QUOI ? ET OU VA-T'ON ?<br /> <br /> <br /> <br /> UN SEUL SITE... LA VÉRITÉ ET LA VOLONTÉ DE DIEU, POUR SA SEULE GLOIRE ET LE SALUT DES ÂMES...<br /> <br /> <br /> <br /> LE SITE EST SACRÉ, CAR IL EXISTE PAR LA GRÂCE DE LA SAINTE TRINITÉ. MERCI DE PRENDRE UN PEU DE TEMPS POUR LE LIRE ATTENTIVEMENT, PARCE QU'IL RÉPOND A TOUTES LES INTERROGATIONS QUE NOUS NOUS POSONS : SPIRITUELLES, POLITIQUES, SCIENTIFIQUES, ESCHATOLOGIQUES, AINSI QUE CONCERNANT LE GRAND MONARQUE ET LE SAINT PONTIFE ANNONCÉS DEPUIS PRES DE MILLE ANS ! ...<br /> <br /> <br /> <br /> Alors le lire c'est bien, mais transmettre par le biais du Web et partager partout ce Site Sacré : c'est un Acte crucial de Charité chrétienne. Ce Devoir spirituel extrêmement important vaut toutes les prières, car en agissant ainsi, vous obéissez à la Volonté de Dieu et vous serez récompensés par votre Action sainte. Voyez-vous, on peut faire beaucoup, tout en restant chez soi. Merci de votre compréhension...<br /> <br /> <br /> <br /> Que l'Esprit Saint vous éclaire dans cette lecture Divine et que Dieu vous garde de la Tourmente qui vient...<br /> <br /> <br /> <br /> LE SITE SACRÉ : http://www.prophete-du-sacre-coeur.com/ <br /> <br /> <br /> <br /> E-mail : frere-elyon@prophete-du-sacre-coeur.com<br /> <br /> <br /> <br /> Sur Facebook :<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.facebook.com/frere.elyon
S
Bref, les gros problèmes ont commencés à l'école...qui est incapable (je te le dis en tant qu'enseignante révoltée face à ce problème) de prendre en charge des enfants "différents". différents, c'est ne pas être dans la moyenne, a-dessous ou au-dessus, tout ce que l'école essaye de faire est de tasser toutes les têtes pour entrer bien dans le moule. Vu tes explications et tes réactions en milieu scolaire, tu es tout simplement une enfant précoce, ce qui implique en avance, donc qui s'ennuie et avec un mode de fonctionnement qui ne rentre pas du tout dans la "formation moule". C'est ce qui ce passe avec les 3/4 des enfants précoces pour ne pas dire surdoués : ils se retrouvent en échec scolaire. Le problème est d'accepter sa différence et de comprendre que cette différence est UN DON. Tu n'as pas pris l'habitude de lire à voix haute parce que tu as pris l'habitude de cacher tes avancées. Je déteste mon métier pour la facilité avec laquelle il détruit des talents. Je suis certaine que tu as plein de manière de t'exprimer différentes, qui te libèrent et montre ta vraie valeur.
L
Coucou la miss, ton message est très touchant. L'anorexie, l'auto mutilation je connais sans connaitre. Je connais parce que ma grande sœur est d'une maigreur qui me fait peur, et les blessures sur ces bras sont marquées à vie. Si bien qu'au collège je me rappelle avoir pris un compas pour me faire du mal sur ma main comme elle le faisait. Mais au fond je ne l'ai jamais comprise, parce qu'elle ne s'alimente que de liquide. C'est une maladie ou la rechute est quotidienne. Je ne peux que te souhaiter du courage et t'encourager via nos blogs ;-)
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Je suis une maladie à taille humaine
  • Face à la maladie psychique depuis 8 ans. Les hospitalisations à répétition. Je suis aujourd'hui en phase de rémission. Mais la solitude est là. Car l'entourage pense avoir compris le problème, alors qu'ils en sont bien loin...
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